-
Ma Liberté
Parmi les messages reçus de nos membres, à la suite de "l'exécution", par décapitation, du professeur Samuel Paty, nous partageons ceux qui suivent :
Résistance
Je suis « prof » mais bien avant,
J'étais Charlie, un flic qu'on embrasse.
J'étais un moine, un prêtre, assassinés.
J'étais un journaliste,
J'étais un soldat,
J'étais un homme, une femme, un enfant
Sous les roues d'un camion.
J'étais à Nice.
J'étais au Bataclan, comme à Conflans.
J'étais heureux,
J'étais vivant,
Tout simplement.
Et puis, ils sont venus,
Avec leurs kalachnikov,
Avec leurs grands couteaux,
Avec la Haine,
Nous mitrailler, nous égorger.
Beaucoup, beaucoup trop sont tombés.
Nous avons tant pleuré.
Moi, je reste debout,
En colère et debout,
Révolté et debout,
Sidéré mais debout.
Pour VOUS, je resterai debout !
J'étais, je suis et je serai,
Avec mes mots d'Amour,
La Liberté dans la Fraternité.Jean Moraisin
NOTRE LIBERTÉ
Vous ne décapiterez pas notre liberté
Elle est notre souffle au vent du monde
Notre respiration au cœur du temps
Notre espoir toujours recommencéVous ne prendrez pas notre liberté
Elle a soulevé les vagues de la vie
Elle a ouvert les vannes joyeuses
Où dansent les foules en liesseVous n’enfermerez pas notre liberté
Insaisissable insolence nue
Fière comme une statue de muse
Belle comme un soleil sur la merVous ne tuerez pas notre liberté
Elle inspire toute notre mémoire
Elle se moque des pisse-vinaigre
Qui bâillonnent les cœursVenez avec nous frères de rire
Villon Marot Rabelais Molière
Scarron Voltaire Beaumarchais
Allais Brassens Prévert VianLa farandole de vos mots hilares
Fera fondre de folie les infâmes
Vos livres font vivre et lever l’esprit
De notre éternelle et belle libertéNotre liberté étendra sa lumière
Sur les tristes litanies assassines
De toutes les théologies morbides
Pour ouvrir l’arc-en-ciel universelJean-Pierre Paulhac
« Errance rimbaldienne. »
Pèlerins de la terre,
Compagnons de misère,
Frères de larmes
En quête de paix, de passion,
De vide et de néant.
Sur les pas de Rimbaud
Laissons courir l’outrage, l’offense
D’une grande parade défroquée,
Prétendue moderne.
Comme une fissure
De vie sur le canal,
Les péniches se perdent
Dans les brumes épaisses
Où elles lancent
Leurs filets d’imaginaire
Sur les bancs de la liberté.Michel Bénard.
QUE VAUT UN POÈME
Que vaut un poème
Quand l'impensable
L‘inacceptable ignominie,
Triste litanie,
Déshonore la terre des Lumières,
Celle de Voltaire
Qui guerroya pour le droit au blasphème,
Quand l’ivraie fanatique s’immisçant
Ose écimer la pensée
Au cœur des gemmes de la Liberté ?
Que vaut un poème
Contre ceux qui pliant l'échine
Par tolérance aveugle
Et allégeance
Ont légitimé l'appel à la haine ?
Que vaut un poème
Sauf à lever
Les mots en armée serrée
À l’assaut d’une sanglante ignorance
Avant que nos ronds de fumée
N'éteignent sur les ailes
Des moulins à vent
L’Espérance d’un jeune soleil
Corrigeant les erreurs des dieux.
Nicole Portay