-
Premier mai 2021
Les premières « fêtes du Travail »
Les premières célébrations de « fêtes du travail » existent dès la fin du xviiie siècle, leur date varie selon le lieu et les époques.
En France, dès 1793, le calendrier républicain de Fabre d’Églantine proposait une fête du Travail au 3e jour des sansculottides. Cette journée des travailleurs fut instituée au 1er pluviôse (20 janvier) par Saint-Just, et fut célébrée pendant quelques années. En 1867, au familistère Godin de Guise naît une fête du travail6, alors que Jean-Baptiste André Godin venait tout juste d'achever la rédaction de Solutions sociales. La date de la manifestation est fixée au 5 juin ; elle est toujours célébrée aujourd'hui. La première proposition de Labor Day serait due, selon le département du Travail des États-Unis, à Peter J. McGuire (en), secrétaire général de la Confrérie des charpentiers et des menuisiers avec l'aide d'un cofondateur de la Fédération américaine du travail (American Federation of Labor ou AFL), afin d'honorer « Ceux qui de la nature brute ont taillé et ouvragé toute la splendeur que nous contemplons. » Les ouvriers new-yorkais manifestèrent pour la première fois le mardi 5 septembre 1882. De l'hôtel de ville à la place des syndicats, 10 000 ouvriers marchent, inaugurant le tout premier défilé de la fête du Travail.
Fête du Travail et journée internationale des Travailleurs
Pourquoi offre-t-on du muguet le 1er mai ?
La tradition remonterait en France à la Renaissance, à 1560 exactement, lors d’une visite du roi Charles IX dans la Drôme, avec sa mère Catherine de Médicis. Lors d’une promenade dans le jardin du chevalier Louis de Girard de Maisonforte, à Saint-Paul-Trois-Châteaux, ce dernier aurait cueilli un brin de muguet et l’aurait offert au roi. Celui-ci, charmé par le geste, fit de même auprès des dames de la cour dès 1er mai 1561 en leur disant: «Qu'il en soit fait ainsi chaque année».
Les histoires sont souvent multiples pour expliquer la grande histoire. Une autre légende raconte que Catherine de Médicis avait chargé le chevalier de Saint-Paul-Trois-Châteaux d’une mission secrète auprès des Borghèse, une riche famille italienne. Au retour, pour montrer qu’il avait réussi sa mission, le chevalier aurait offert un bouquet de muguet au roi.Premier mai
Tout conjugue le verbe aimer. Voici les roses.
Je ne suis pas en train de parler d'autres choses.
Premier mai ! l'amour gai, triste, brûlant, jaloux,
Fait soupirer les bois, les nids, les fleurs, les loups ;
L'arbre où j'ai, l'autre automne, écrit une devise,
La redit pour son compte et croit qu'il l'improvise ;
Les vieux antres pensifs, dont rit le geai moqueur,
Clignent leurs gros sourcils et font la bouche en coeur ;
L'atmosphère, embaumée et tendre, semble pleine
Des déclarations qu'au Printemps fait la plaine,
Et que l'herbe amoureuse adresse au ciel charmant.
A chaque pas du jour dans le bleu firmament,
La campagne éperdue, et toujours plus éprise,
Prodigue les senteurs, et dans la tiède brise
Envoie au renouveau ses baisers odorants ;
Tous ses bouquets, azurs, carmins, pourpres, safrans,
Dont l'haleine s'envole en murmurant : Je t'aime !
Sur le ravin, l'étang, le pré, le sillon même,
Font des taches partout de toutes les couleurs ;
Et, donnant les parfums, elle a gardé les fleurs ;
Comme si ses soupirs et ses tendres missives
Au mois de mai, qui rit dans les branches lascives,
Et tous les billets doux de son amour bavard,
Avaient laissé leur trace aux pages du buvard !
Les oiseaux dans les bois, molles voix étouffées,
Chantent des triolets et des rondeaux aux fées ;
Tout semble confier à l'ombre un doux secret ;
Tout aime, et tout l'avoue à voix basse ; on dirait
Qu'au nord, au sud brûlant, au couchant, à l'aurore,
La haie en fleur, le lierre et la source sonore,
Les monts, les champs, les lacs et les chênes mouvants,
Répètent un quatrain fait par les quatre vents.VICTOR HUGO