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Parutions/Recensions*11
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par MICHEL BENARD
Lauréat de l’Académie française.
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.
Poeta honoris causa.Recension : - Alix Lermann Enriquez – « La parole du jour sur la mer. »
Editions les Poètes français – format 15x1 - nombre de pages 31 – 2018 –
Au travers de son dernier recueil « La parole du jour sur la mer », notre poétesse Alix Lermann Enriquez nous révèle un simple témoignage de la vie au quotidien, la vôtre, la mienne, avec le temps qui silencieusement s écoule pour aller se noyer au fond d’une tasse de café dans les petits matins embrumés. Emporté par une poésie libérée, nous croisons l’émergence de diverses métaphores festonnées de belles images. Comme l’art subtil de l’origami, tout est si fragile au creux de la main. Cette main symbolisée par la plume, se tend implorante, incantatoire. Beaucoup de nostalgie romantique flotte, beaucoup de questionnements aussi assaillent, mais l’aube annonciatrice d’espoir revient toujours. Poésie porteuse d’un vif désir de retour au jardin de l’enfance, poésie du silence issue d’une écriture arpenteuse de voyages oubliés, de grèves silencieuses. Abandonnée dans ses songes, notre poétesse compose des colliers de solitude tatoués d’intimes tristesses, avec ce soleil d’aube qui rentre en elle et qui a :
« .../... ce parfum de solitude
que je ne lui connaissais pas. »
Michel Bénard.
Recension : - Marie-Noëlle Célérier - « Ad expiandum »
Préface Sydney Leach – Illustration photo François Thérond.
Editions Les Poètes Français –Paris- format 15X21 – Nombre de pages 47 –
La formule latine d’introduction, titre éponyme « Ad expiandum » n’est pas trop forte ! Oui l’homme a bien besoin de se racheter, de faire son mea culpa face au grand gâchis qu’il a généré dont-il est le seul responsable. Oui « Expier » !
Marie-Noëlle Célérier annonce d’entrée son intention qui est de ne pas s’adresser aux nantis, aux pseudo-moralistes ou faux sages souvent noyés dans leurs clichés frôlâtés. Mais elle s’adresse aux belles âmes, aux gens simples, aux vieux poètes. Elle écrit pour elle, avec son miroir pour conscience.
Marie-Noëlle Célérier nous place devant la grande pantomime de la vie et tente de nous en distiller le substantiel. Lourde tâche ! Les textes sont d’une écriture aboutie, construite et libérée, ponctuée de délicates images et justes visions. Le regard sur la vie est objectif, fort d’une intense existence et n’accorde que peu de concessions. Poétique oui, mais lucide, la science aguerrit les utopistes, elle est une poésie raisonnée.
Ce recueil contient les vibrations du bilan d’une réflexion de l’expérience.
Michel Bénard.
Recension : « Sous le bleu des nymphéas » éditions les Poètes français 2019.
Préface Michel Bénard. 103 pages format 15x21
Chez Eliane Hurtado l’acte graphique est indissociable des jeux de l’écrit. Les deux disciplines sont parfaitement complémentaires.
En évoquant ainsi la nature notre peintre-poétesse soulève cet aspect tragique de son agonie sous les coups de boutoirs portés par l’homme le plus terrifiant des prédateurs devenu totalement irresponsable, avide exclusivement d’or et de pouvoir et allant de ce fait jusqu’à totalement piétiner le jardin qui lui a donné la vie et le nourrit.
L’expression est simple, limpide, naturelle, aucune démonstration prétentieuse, ni insipide, les images sont évocatrices en tentant de se rapprocher de la vérité et de la beauté. Tout y est évident comme un jeune rayon de soleil.
Michel Bénard.
Recension : « La danse des mots silencieux parmi l’âme des pierres » de Christian Malaplate. Editions les Poètes français – Paris - 111 pages – format 15x21 - 2018 –
A lui seul le titre évoque la mémoire lapidaire et Christian Malaplate en extrait le sel pour relever sa poésie. L’ouvrage est porteur d’un parfum initiatique.
C’est une poésie miroir du silence, de la réflexion, du recueillement.
L’expérience du poète aguerri est toujours à portée de main, c’est un chant qui se déroule entre le mystère discret et un chamanisme raisonné.« On entre dans le voile des choses créées pour en extraire un peu de sève de l’Arbre de vie. »
C’est une poésie allant à l’essentiel qui nous distille ses sèves nourricières auxquelles il est bon de se sustenter. L’écriture est dense, chaque mot est à sa juste place, révélateur ou symbolique.
Christian Malaplate porte son regard sur une société qui perd sens et raison, réalité, légendes, mythes, songes cohabitent.
C’est une poésie qui se place en observation, qui ne juge pas, mais avertit : « Attention danger ! »
La mémoire du passé est souveraine si l’on souhaite aller de l’avant, tout ici revêt sa juste signification.
L’écriture de Christian Malaplate me fait parfois songer à ces poètes de la prophétie tels Toukaram, Gibran, Tagore, Novalis, Saint Pol Roux etc. Elle porte sa spiritualité. A la lecture des textes solidement érigés, nous sommes tentés de soulever la question, d’hésiter même entre le poème philosophique ou la philosophie poétique. Son langage se teinte des fragments expérimentaux de l’existence, de l’aspect éphémère du chemin de vie. Les métaphores y sont remarquables, avec un dénominateur commun, celui du cycle de vie en nuances et variantes multiples. La musicalité est belle, tout en notes poétiques allant de decrescendo à crescendo.
Les poèmes sont porteurs d’une foi en filigrane toute nuancée entre spirituel et temporel.
Une autre question pourrait se poser, la vie ne serait-elle pas dans sa finalité qu’une crucifixion ? Des traces de lumière, nous débouchons sur les traces d’écriture. Voilà à ce propos une écriture indéniablement nourrie à la source du Livre des Cantiques, de la sagesse.
Christian Malaplate porte l’âme d’un pèlerin en quête d’un absolu qui retourne aux racines ou traces premières pour mieux se nourrir aux cimes des frondaisons. Rien d’hermétique chez notre poète, la parole, le discours sont clairs et transparents. Il voit en la poésie une incantation, une longue psalmodie.
Un peu comme Ulysse, Christian Malaplate fait son grand voyage en traversant les épreuves du feu mais toujours il sera sauvé par l’alchimie de la poésie.« Je suis un voyageur de la nuit qui cherche les traces des premiers feux. »
Vouloir se rapprocher de l’humain implique inévitablement le respect d’un code et son application qui est d’entonner un chant d’amour et de fraternité.
Les textes regroupés en ce recueil n’ont ni un réel commencement, ni l’évidence d’une fin, non, ils se déroulent tout naturellement au rythme du temps, de la vie et des blessures de la destinée, sorte de cantique ou rosaire à égrener. Christian Malaplate écrit dans les heures sombres que nous traversons des vers qui ne se veulent que lumière. Il se fait semeur de rêve au cœur d’un jardin extraordinaire.
Parfois la poésie se fait narration, conte ou nouvelle, mais passe inexorablement par la case de l’amour et des sentiments intérieurs et profonds. Elle se transforme aussi en formulation narrative où le poète évoque ses désirs, nous livre des confessions et transmet ses convictions, ses doutes et ses rejets.
Nous y croisons également, haute définition de la poésie, de nobles chants d’amour où trouvères et troubadours ne sont pas loin.« Dans tes amours incandescentes,.../...
Être sensible par définition, le poète incise dans ses vers des traces de nostalgie d’enfance déjà lointaine et le temps qui passe laisse l’empreinte de signes jaunis sur la mémoire de vieux journaux.
« La solitude invoque le chant incantatoire des nostalgies souveraines. »
Les poèmes les plus courts sont souvent les plus évocateurs, les plus denses et les plus chargés de nuances métaphoriques.
Un poème, c’est aussi un voyage lorsqu’il porte le nom d’une île polynésienne que j’ai très bien connue pour y avoir séjourné souvent, Moorea porteuse des parfums opiacés des fleurs de tiarés que révèlent encore plus les chaleurs enivrantes de la nuit et ceux des brunes chevelures des femmes à la peau vanillée, oui une véritable impression de paradis.« Le charme de l’instant opère dans une féerie de lumière.../... »
Mais c’est une impression seulement, la réalité étant souvent tout autre.
Au rythme du temps, au rythme des mots, Christian Malaplate nous offre une nouvelle fois encore, un ouvrage porté par une discrète mais forte spiritualité, sorte de pèlerinage allant des lieux saints aux lieux sacrés.
« Je lis dans le livre ouvert sur les cantiques et les psaumes, les paroles du veilleur. »
Notre poète demeure des plus discrets, à ce propos, à mon sens il s’étonne d’écrire avec la lumière de l’instant pour que ses mots habitent l’espace de leur présence, pour qu’ils puissent retomber sur l’humanité.
Michel Bénard.
Lauréat de l’Académie française.
Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.
Poeta honoris causa.
Recension : Laura Desdemaines-Hugon « Seuil » Editions les Poètes français.2019. Format 15x21 - 65 pages
Au « Seuil » de ce recueil la cadence est donnée, le rythme établi, nous entrons dans la danse de la vie à pas chaloupés pour un tango endiablé, c’est le prélude à la transe.
L’auteure, Laura Desdemaines-Hugon se positionne en spectatrice du monde. La représentation peut commencer. C’est une course folle placée sous les mouvements de différents tableaux du journalier. Une écriture libre, fragmentée, cadencée, avec quelques ruptures en forme de témoignage sur les scènes de la vie. L’observation se veut narrative et porteuse d’impressions au quotidien. Nous avançons en ce dédale au fil des ressentis, sorte de patchwork où tout se mêle, marqué par les ordres des doigts qui claquent en cadence. Le débridé est le mot d’ordre, s’y retrouve qui peut ou veut.
Voilà une poésie bien singulière à contre sens, où l’incohérence en devient la règle, la ligne de conduite, avec sans doute pour volonté celle de surprendre, de dérouter. Nous pérégrinons dans un labyrinthe similaire aux méandres de l’écriture automatique, une touche de pataphysique ici, une note zutiste là, un écho de l’inventaire à la Prévert où chacun peut trouver son petit bonheur d’étonnement.
Voila, ici il ne vous reste plus qu’à franchir le « Seuil » de ce recueil et de vous laisser surprendre.
Michel Bénard.
Recension : - « Corbeau sur cygne » – Pascal Adrien – Illustration photo montage de M.H. Chabaud.
Editions les Poètes Français. Format 15x21 nombre de pages 75 – 2019 –
Dualité, alternance, titre codé, intrigue, message ? Allez donc savoir ! La poésie de Pascal Adrien au fil des pages vous apportera peut-être une réponse.
Le poème liminaire se voudrait porteur d’espérance, d’élan, d’enthousiasme.
« Elle habille le monde avec des reflets tendres,.../... »
L’écriture est agréable, libre, porteuse de belles images, signifiant cette volonté de révéler le monde, d’oser croire encore en « l’homme » et à ses avatars. Elle englobe constats, analyses, réflexions aux nuances philosophiques porteuses d’un soupçon d’ésotérisme. En raison de textes parfois assez longs, si la narration domine et y gagne, la poésie, elle y perd un peu.
Au fil de la lecture, nous glanons de beaux épis, quelques préciosités d’esprit, quelques gemmes précieuses scintillant de tout leur feu.
« J’accompagne l’amour sur le chemin des braises, .../...
Dans les couches stratifiées de ces poèmes, nous humons quelques senteurs initiatiques, le poète se fait médium, illusionniste.
Le poète se nourrit de références et honore ses grands ainés, Novalis, Nerval, Rimbaud, etc…
Il y a du tribun et du prédicateur chez Pascal Adrien lorsqu’il porte son regard sur la société que nous avons générée à coup de folie et de déraison !
Une chose est certaine, notre poète croit en la flamme éternelle de la poésie et se trouve porté par cet idéal de voir émerger un monde nouveau.
« L’homme va retrouver les pierres du trésor.../... »
C’est bien là l’univers d’un poète-artiste en dédoublement entre une écriture métaphysique et un graphisme karmique.
Michel Bénard.
Recension : André Bonafos – « Rencontres » Editions les Poètes français –
Préface de Christian Malaplate – Format 15x21- Nombre de pages 117 - 2018
Un ouvrage préfacé par Christian Malaplate est plutôt un signe sécurisant, prémices et garantie d’une certaine qualité. La poèsie ici est faite « .../... de glaise et de limon pour mieux bâtir l’alchimie de l’être. » C’est dit-il « .../...un tissage de mots dans une histoire d’encre qui se déplie. »
Ce recueil porte une volonté de réveiller la mémoire des âmes oubliées, celles que le temps efface peu à peu. Afin d’ atteindre l’éveil notre poète André Bonafos a recourt à la mythologie, il en appelle aux « Dieux. » Classique jusqu’aux bouts des ongles, il s’exprime sous la forme du sonnet, sans doute sa voie royale. Nous feuilletons en rythmes et en rimes certaines pages de notre histoire, passant par Rome et allant vers la Gaule avec une touche de compassion pour Jeanne d’Arc. Avec André Bonafos nous effleurons aussi le regret des amours interdites et des poèmes perdus. Il est indéniable que nous percevons ici la touche de l’érudit dont le savoir est adoucit et embellit par la poésie. Si des souvenirs d’enfance surgissent le temps d’une rêverie, si règne une note d’humanité, nous y croisons également des clins d’œil aux auteurs de cœur, Baudelaire, Pétrarque, Hugo, Rimbaud etc. De l’amertume aussi pour une guerre en Algérie qui ne voulait pas dire son nom ! Oui ce recueil « Rencontres » a parfois cet air d’inventaire à l
a Prévert où s’emmagasinent les images du souvenir. Mais, éternel optimiste André Bonafos nous confirme toujours son amour et sa confiance en la vie.
Michel Bénard.
Recension : - Jocelyn Paré – « Au gré des rencontres... » Editions les Poètes Français.
Format 15x21- nombre de pages 75 – 2019 -Bien loin d’être anodin Jocelyn Paré a eu ce bonheur d’avoir un grand-père qui encouragea son petit-fils à poursuivre la poèsie et surtout à la faire partager. Intention humaniste d’un ancien résistant qui connaissait le sens de la vie et de la liberté.
Jocelyn Paré écrit au ressenti, à l’impression qu’il croise sur les chemins de la vie. Ce recueil « Au gré des rencontres... » se révèle être un véritable journal d’expériences commentées dans l’instant de l’émotion qu’il vit comme un moment privilégié de « récréation poétique. »
Sorte de réflexion spontanée sur les phases communes de l’existence, la joie, la colère, la peur, l’amour etc. Les textes assez courts sont fragmentés selon les situations et les thèmes choisis au gré des errances, témoignages et rencontres de la vie qui se veut libre comme l’écriture et resonne un peu comme des maximes ou citations. Nous croisons ici la nécessité d’éveiller tout simplement le bon sens par la sentence. Notre poète a ce besoin de sceller la parole par un verbe allant à l’essentiel et pour lui la poésie n’aurait aucun sens si elle ne portait pas en elle une parcelle d’humanité.Michel Bénard.
Recension : - Irène Moreau d’Escrières – « Emerveillements » – Editions les Poètes français –
Format 15x21 – Nombre de pages 41 – 2 -ème trimestre 2019 –Irène Moreau d’Escrières est une enchanteresse, une séductrice de l’écriture et je demeure encore dans les « Emerveillements ». Mais le réel éblouissement commence avec l’illustration « L’âme bleue » de la première page de couverture où une princesse ou fée scintillante, telle une céramique « azuléjos, » nous accueille pour un parcours initiatique en ce recueil de songes et de légendes. L’écriture est noble, aguerrie , les vibrations d’une poésie d’expérience nous pénètrent, notre poétesse est intégralement dans son espace lorsque la prose se métamorphose en poème. Le langage est riche, taillé sur mesure. L’écriture s’impose à nous, sobre, claire, précise, festonnée de métaphores et cependant d’une facture très personnalisée. La porte s’ouvre sur un autre monde où s’animent étoiles, nébuleuses, mystères des Nombres et musiques des sphères. Avec Irène Moreau d’Escrières nous touchons ce point où la poésie se fait Graal. La métamorphose peut surgir à tout instant, l’invisible prend corps. Pareils aux cœurs des enfants le temps s’absente pour se colorer d’extase, l’invisible devient tangible, la voix du poète stabilise l’espace. Irène Moreau d’Escrières nous suggère un voyage au cœur de somptueux paysages stellaires brodés de fragments de vie. Les mondes s’inversent, ce sont les objets qui nous observent. Alors hissons les voiles pour un voyage vers le grand mystère où de toutes ces semences hermétiques naissent les « Emerveillements. »
Michel Bénard.
Recension : Hélène Rolland – « Les partitions du temps. »
Editions les Poètes français - format 15x21 – nombre de pages 41- 3 -ème trimestre 2019.
Par son dernier recueil « Les partitions du temps » Hélène Rolland nous offre une forme de poésie descriptive qui annonce et énonce en comparaisons alternées et que parsèment de délicates images qui éclatent parfois à tous les vents, nous étonnent, nous questionnent. Notre poétesse aspire à la liberté, aux ballets des anges, aux jeux des enfants. Comme l’oiseau ou l’ange, la poésie ici se veut libre, sans entraves ni contraintes. Nous y côtoyons quelques traces de mémoire teintées d’espoir et d’éternité. Hélène Rolland dénonce subtilement l’ignorance aveugle des briseurs de rêves qui anéantissent et uniformisent la beauté. Sans vraiment les nommer, elle accuse les fossoyeurs de la liberté, fustige les menaces d’un retour à l’obscurantisme instrumentalisé qui en appelle à la guerre à l’humanité. Ce recueil forge sa clé de liberté et n’entend pas se laisser abuser par de fausses paroles haineuses et mensongères que profèrent des prêcheurs aveugles et ignorants. Ici la poésie se fait rempart, écrin du rêve et talisman d’espérance. Les images vont et viennent, s’effacent et reviennent, laissant souvent transparaitre la forme d’une énigme. Pour mieux affronter la vie, Hélène Rolland éprouve ce besoin de recomposer un monde à ses couleurs, de s’inventer des jardins merveilleux habités de sirènes et de princesses. Des rêves d’Afrique nourrissent son verbe, sorte de fascination pour l’inconnu. Belles et profondes images de blessures de vie et de bonheur en poésie.Recension : « Des ancêtres, l’enfant (2) » de Jin Siyan.
Illustrations Ye Xin. Préface Michel Bénard. Conception et réalisation de Véronique Meunier et Yang Yue.
Editions les Poètes français. Format 15x21. Nombre de pages 155.
Par ce simple titre « Des ancêtres l’enfant. » toute l’équation relative à l’un des aspects de la vaste et traditionnelle pensée chinoise, est formulée.
Fidèle aux concepts et principes philosophiques taoïstes, shintoïstes, et surtout confucianistes, reposant sur le socle universel du Grand Tout.
Pour Jin Siyan les deux éléments, le visible temporel et l’invisible intemporel apparemment opposés sont en finalité les mêmes. Réunis et fusionnels !
Pour exemple : « L’instant et l’éternel » au niveau cosmique ne sont soumis à aucune différence. Cet ouvrage bilingue, franco-chinois : « Des ancêtres, l’enfant » constellé d’images poétiques magnifiques est une véritable somme philosophique, théosophique, voire théologique, où les « dieux » n’ont nul besoin d’être nommés n’étant que les fruits de l’imaginaire humain. Au fil de la lecture, car il s’agit bien d’un fil d’argent, des textes de Jin Siyan j’ai de plus en plus l’impression de me situer dans une œuvre « peint » par un maître du grand art du paysage et de la sage parole de Confucius. L’écriture prend ici la signification d’un acte d’Amour, ce qui soulève toujours une vaste, voire insoluble réflexion à l’échelle humaine.Michel Bénard.
Recension : « Même si... » De Danielle Miltenberger. Aux Editions les Poètes français. Préface et illustration de Michel Bénard. Format : 15x21. Nombre de pages. 57
D’emblée le thème et titre « Même si... » nous sont suggérés, nous pénétrons au cœur de l’évocation du ressenti. Etrange étoffe bigarrée aux sensations de l’instant qui nous ouvre une à une les portes de l’inconnu. La poésie de Danielle Miltenberger est délicate, presque aussi fragile qu’un reflet sur l’eau où l’éternel n’est qu’illusion. La lumière décline doucement alors que le mystère d’un autre monde s’installe. Tel un grand labyrinthe, celui de la vie, nous avançons vers ce que nous nommons la destinée ! Le temps s’écoule, les songes passent et bientôt il ne reste plus que la mémoire pareille à un miroir déformant, car elle peut embellir mais également tout anéantir. Cependant avec notre poétesse, nous demeurons sur les degrés de l’espérance. Danielle Miltenberger joue avec les images tout en cherchant des lumières dans la nuit. Elle laisse courir son imaginaire entre ses textes qu’elle colore de rêve et de croyance pour un monde où enfin nous reconstruisons l’existence. Comme la poésie, la musique est un merveilleux moyen de transport et d’évasion, pour tout dire elle place souvent notre poétesse en état d’apesanteur, la musique se fait jouvence, elle apaise.
Michel Bénard.
Recension : « Blanc et noir » de Maurice Riguet aux Editions les Poètes Français.
Avant lire de l’auteur. Crédit photographie : Thierry DE GIRVAL. Format 15x21. Nombre de pages 145.La seule pensée du « Blanc et noir » n’éveille-t-elle pas en vous un déferlement d’images nous revenant d’un autre temps. Ne provoque-t-elle pas un regard varié et révélateur des éclats fragmentés du kaléidoscope de l’existence, de notre chemin d’homme parmi les hommes, espèce animale à la fois marquée du sceau de la noblesse, mais cependant portant les signes les plus terrifiants de l’ignominie, pur produit de perversion. S’engager dans l’écriture avec cette conviction d’enrichir le sens de l’existence, de restituer une signification à la vie, voilà le crédo de Maurice Riguet, nous proposant son nouvel ouvrage « Blanc et noir » qui oscille entre le poème et la narration, le vers et la prose, l’alternance justifiant le titre. Les textes qui se présentent à nous un peu comme un journal, sont sensibles à l’ambiance de la nature, aux éléments où une discrète musique écologique se profile. Le plus souvent Maurice Riguet interroge le souvenir qui hume bon la vieille carte postale, la photo sépia et le dessin jauni. Poèmes et nouvelles s’accouplent, formant bon ménage, c’est un sillage d’émotion sur les souvenirs du chemin de la mémoire : « Ne laissez pas rebondir/ les souvenirs/ dans les cristaux de la mémoire.../... » C’est une interrogation sur les perspectives de la destinée, sur la définition du futur : « Qu’est-il devenu/lui qui semblait alors heureux de vivre.../... » Réflexion sur la mort également, mais là pas d’empressement, nous verrons cela bien plus tard. Mon attention fut retenue aussi, mais cela a un rapport personnel, par le lien tendu entre la « grande guerre » du grand-père et la guerre d’Algérie, celle n’ayant jamais avoué son nom, du petit fils. Ainsi gagné par la frustration de ne pas pouvoir en dire plus sur cet ouvrage profondément humain, je ne saurai que trop vous encourager de lire cet album souvenir en se disant que le temps n’existe pas.
Michel Bénard.Recension : Jo Cassen « Questionnements, élucubrations et autres interludes Fantasmagoriques. » Préface Jean-Charles Dorge – Editions les Poètes Français – format 15x21 – nombre de pages 89 –
Jo Cassen, nous est bien connu à la Société des Poètes Français, excellent poète, talent multidisciplinaire, il est aussi comédien, librettiste, metteur en scène. Mais également bateleur jonglant entre vers libres, classiques et avec un met précieux qui se voudrait parfait, le sonnet. Cependant, au-delà de la virtuosité, il y a un homme lucide sur le vulnérabilité de nos illusions : « On ne parvient jamais au bout de son chemin-... » Poèmes profonds ouvrant les portes étroites de la réflexion, de l’interrogation du voyage au bout de la nuit, là où la lumière est peut-être la plus dense. Nous effleurons un angélisme qui nous conduit vers un monde de sortilèges qui n’est jamais bien loin du chaos. Les errances de l’existentialisme et de ses imbroglios humains demeurent toujours à portée de mains. Avec Jo Cassen nous demeurons dans les sphères d’une poèsie raffinée, polie où le verbe se fait transcendant, où la forme et le fond atteignent une homogène symbiose. Cette union stylistique est suffisamment rare pour être soulignée. Le dionysiaque nous conduit en terre socratique. Nous nous confrontons à des textes énigmatiques, chargés de symboles, sorte de voie initiatique où les vers se révèlent être les clés nécessaires pour décrypter une poésie codée. Alchimie à la fois profane et sacrée. Le préfacier Jean-Charles Dorge nous en donne un juste ressenti lorsqu’il décèle dans la poèsie de Jo Cassen : « .../... un doute maitrisé par un appétit de sagesse que se voudrait certitude et respect ou amour d’autrui...une sorte d’humanisme latent.../... » C’est là que le poète un peu prophète nous invite à persévérer, à poursuivre notre voie car : « Comment s’imaginer du grand tout la splendeur ? »
Michel Bénard.
Recension : « Pérégrinations » (Pictoèmes) – Loup Francart – Editions les Poètes Français – Avant-propos et illustrations de l’auteur. Format 15x21 – nombre de pages 81 –
Loup Francart est de l’espèce des voyageurs solitaires à la Jean-Jacques Rousseau, un indépendant rejoignant dans l’esprit Guillaume Apollinaire et oscillant entre écriture et graphisme, un compromis qu’il nomme « pictoèmes » Double « Pérégrinations » se situant entre textes en prose et poèmes, courts le plus souvent et assez proches de la forme haïku. Une poèsie qui nous transporte vers un monde cosmique ouvrant ses pages vers un espace de réflexion où l’homme dans son infinitésimale demeure dans le questionnement : « Quelles drôles de lois/ Que celles de l’univers ! » Ce qui me rassure, c’est que Loup Francart ne se prend pas au sérieux, cependant il sait l’être, mais l’humour est toujours à l’angle d’un vers. Pour tout dire ça nous fait du bien dans un monde vénal, individualiste et bouffi par un égocentrisme hypertrophié. Quant à ses illustrations, elles sont tout aussi croustillantes que sa poèsie. Humour noir, humour blanc, nous avons tous les ingrédients de la dérision : « Les femmes sont doubles, vase et amphore/ Et ne se dévoilent qu’aux poètes/ Qui voient à travers. »Poèmes tout en ambivalence, en oscillation pendulaire, livrés à l’énigme de la création et au mystère intemporel. Nous effleurons l’anecdote paradoxale. Un ouvrage qui s’extirpe des conventions en aiguillonnant le moralisme des bien-pensants ou autres donneurs de leçons. Pour autant notre ami ne dévie pas de la morale, enfin de la sienne, qu’il exprime à sa façon en se référant plutôt au bon sens, avant l’heure incontournable de l’obsolescence programmée. Lucide notre poète-graphiste !Alors, lorsque vous lirez Loup Francart, laissez le silence vous envelopper. Retenez votre souffle et dans l’énergie du « Prânâyâma » vous serez libérés de vos impuretés.
Michel Bénard.